L’ArchiDuchesse dans les ruelles de Saint-Maclou
Mes chéris-chéris, si vous saviez comme j’aime me perdre dans les petites ruelles pavées du quartier Saint-Maclou !
C’est un dédale de maisons à pans de bois, qui semblent danser les unes contre les autres comme des cousines un peu ivres après un banquet. Ah, ce Rouen médiéval, si coquin et si raffiné à la fois, je m’y sens comme dans mon boudoir.
L’autre matin, j’avais décidé d’aller rendre visite à la sublime église Saint-Maclou, ce chef-d’œuvre flamboyant où chaque porte est une dentelle de pierre. Assise nonchalamment devant une tasse de chocolat chaud, mon collier de perles scintillant sous les rayons timides du soleil, je lançai quelques œillades aux passants. « Savez-vous, mes doux, que Saint-Maclou est dédié à un saint breton protecteur contre les épidémies ? Voilà qui, par les temps qui courent, n’est pas sans intérêt ! »
En flânant, je tombai sur un étudiant en architecture qui croquait le portail de l’église. Il leva les yeux vers moi, tout intimidé, et balbutia :
— Madame, ces arcs, ces pinacles… c’est un véritable manuel d’architecture gothique !
Je lui répondis :
— Mon cher, le gothique est comme moi : exubérant, raffiné et toujours un peu excessif.
Je l’entraînai ensuite vers l’Aître Saint-Maclou, cet ancien cimetière médiéval aux galeries sculptées de têtes de mort et d’ossements. Ah, quelle mise en scène ! « Voyez, dis-je en riant, même la mort a ici son petit théâtre. On y sent presque des nonnes coquines chuchoter aux fossoyeurs… »
L’étudiant rougit, et moi, derrière mes lunettes Chanel, je laissai filer un sourire. Que voulez-vous, mes chéris-chéris, la vie et la mort, l’amour et la foi, tout cela se mélange à Rouen comme dans une grande farandole. Et moi, l’ArchiDuchesse, je danse au milieu, le cœur léger et les yeux pétillants.
💡 L’anecdote de Stéphanie
Le quartier Saint-Maclou est l’un des plus emblématiques de Rouen. L’église Saint-Maclou, chef-d’œuvre de l’art gothique flamboyant, fut construite au XVe siècle. Tout proche, l’Aître Saint-Maclou est un ancien cimetière de la grande peste de 1348, dont les galeries sculptées d’ossements rappellent l’histoire macabre du lieu.